Roland
Breucker

« Je ne suis pas « illustrateur » (je n’ai pas la vocation), ni « imagier » (c’est un vilain mot), ni plasticien (déjà pris par les seuls artistes vraiment d’aujourd’hui). Je ne trouve pas le moindre petit nom, même commun, qui convienne à mon état. Je suis un bâtard en plastique. »

Autoportrait

« Si le ridicule ne tue pas,
l’humour fait des ravages »1

« Monsieur Breucker est une fine plume, comme certains oiseaux (rares) en portent derrière (voir paons) ou sur la queue (voir sel). Monsieur Breucker taille le bout de sa plume en biseau pour mieux saisir au vol, même après mûre réflexion (laissons le singulier qui convient à ses profils) le trait qui mord et le noir d’encre qui n’est pas sans venin. Encre à « pètures » qui parfois tamisent de fin brouillard ses blancs trop crus et prêtent une sorte de douceur à ses acides. C’est ainsi que se protège le céphalopode timide que Monsieur Breucker cache dans de grandes eaux »
(André Balthazar).


« J’veux de l’humour ! Dans ma vie de tous les jours : après le journal parlé de sept heures, pour que l’immonde passe d’une oreille à l’autre sans m’arracher le cœur »2


1 2 R. Breucker. Quelques années de Mine. La Louvière, Le Daily-Bul, 2006, p. 63.

Roland Breucker

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Biographie

Passionné par le livre, il voulait rentrer à La Cambre, seule école à proposer un atelier exclusivement consacré au livre, mais il n’avait pas les finances pour se le permettre. Il choisit donc l’atelier d’Albin courtois en sculpture à Saint-Luc/Liège, pour ses méthodes d’enseignement novatrices et sa liberté d’expression, plus que pour la sculpture. Après ces études, il s'éloigne peu à peu de cette discipline au profit du dessin fulgurant. De 1971 à 1983, il enseigne au Canada puis à l'École d'architecture de Saint-Luc (Liège). Outre ses nombreuses expositions personnelles, « l'illustra(u)teur » figure dans des expositions collectives (Allemagne, Angleterre, Belgique, Bulgarie, Canada, France, Pologne, Espagne), et est présent dans de nombreuses collections privées et publiques (État belge, Province de Liège, Banque nationale de Belgique, Dexia Banque, musée des Beaux-Arts de Mons, musée de la Caricature et du Cartoon de Bâle…). Il réalise des décors pour différents théâtres, des affiches, des illustrations et des clips vidéo pour animer ses dessins. Il propose des dessins pour différents titres de presse Le Soir (Bruxelles) et Sud-Ouest-Dimanche (Bordeaux) ainsi que dans la revue Marginales. Il signe des couvertures pour diverses revues. Au Canada, il pilote une expérience artistique intitulée « Dessin et Théâtre d’enfants », sur laquelle une brochure a été éditée.

Il reçoit une distinction au « Prix de la Jeune Peinture Belge » en 1974, et est lauréat du concours d’intégration d’Œuvres d’Art dans les Bâtiments Publics en 1980.

Au milieu des années ’90, il rencontre André Balthazar. Il s’en suit une étroite collaboration avec le Daily-bul, qui a débuté avec l’illustration du livre de Claude Bourgeyx : « L’homme est bon, mais le veau est meilleur ».

D’autres publications réalisées au Daily-Bul découleront de cette collaboration. On notera notamment :
André Balthazar et Roland Breucker, Linnéaments, La Louvière, Ed. Le Daily-Bul, 1997.
Roland Breucker, Petits-Gris, La Louvière, Ed. Le Daily-Bul, 1998.

La collection «Lexikon » menée à l’encre et au crayon par André Balthazar et Roland Breucker  et qui contient 12 tomes intitulés respectivement : Le Soulier, Le Chapeau, La Culotte, La Chaise, La Poire, Le Nez, La Pipe, La Trompette, Le Pain, Le Point, Le Rien, Le Suçon.
Roland Breucker, Travail au noir, La Louvière, Ed. Le Daily-Bul, 2005.


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